

Extraits d'une pièce de théâtre "Si l'histoire de Redon m'était contée" écrite pour et jouée par des enfants pour fêter la fin de la rénovation du quartier de St Charles (école primaire transformée en maison des associations, création d'un "bunker sonore" pour l'école de batterie, transformation du quartier , avec constructions de maisons individuelles colorées en remplacement des grandes barres HLM, rénovation de l'église St Charles).
Quand la fée Historia raconte aux enfants, l’histoire de St Conwoïon
Les enfants, vous savez certainement qui est venu de Rennes après avoir été juriste, puis clerc et puis ermite lorsqu'il décida de partir avec six compagnons pour fonder une abbaye? C'est Conwoïon, le saint fondateur de notre ville. Vous savez ce que veut dire Conwoïon en celte es enfants? «Le très grand chef». Cela veut tout dire de lui. Conwoïon devait descendre d'une très grande famille et on verra qu'il a affaire tout au long de sa vie avec les plus grands.
Mais, revenons à ce jeune homme, qui a bien pu lui donner l'idée d'aller s’installer avec ses six compagnons en plein milieu de nulle part? Cette idée ne lui est pas venue toute seule à notre Conwoïon. Pourquoi fonder un établissement de charité pour accueillir les veuves et orphelins, les malades et les blessés, justement sur les collines de ce pays de marais?
En ce temps-là, c’était Louis le Pieux qui était empereur. C’était le fils de Charlemagne, celui que vous connaissez tous, puisque c’est grâce à lui que vous allez à l’école et que vous apprenez à lire avec une écriture toute ronde, facile à lire, la « caroline ».
On l'avait appelé« le Pieux » car il était très chrétien et soucieux du bien de ses sujets. Il est réputé notamment pour avoir soutenu la création de nombreuses abbayes dans l’empire. On connaît bien celle de Corbée qui comptait en 822, 350 moines, des clercs et des étudiants, des serviteurs. Elle accueillait 150 veuves, 300 pauvres, voyageurs ou malades. Le village comptait 9 cordonniers, un foulon,des orfèvres,des maçons et des charpentiers.
En fait, notre pays le préoccupait beaucoup car les chevaliers francs et les bretons ne cessaient de se battre pour le gouvernement de la province. C’est pour cela qu’il nomma le baron breton Nominoë, roi. La Bretagne était née et notre Conwoïon était fermement décidé à y implanter une belle abbaye pour aider à pacifier la région et à consolider le pouvoir des bretons.
Du coup, Conwoïon, trop breton, ne s’entendait pas très bien avec Louis Le Pieux et avait dû s’y prendre à plusieurs fois pour avoir son appui à Redon!!!
On peut dire que Saint Conwoïon avait eu le nez creux, je veux dire qu’ il avait été bien inspiré en créant un refuge pour les habitants des pays de Vilaine car patatras: après la mort de ce bon et saint empereur, les querelles recommencèrent de plus belle. Son fils Charles le Chauve, qui voyait l'héritage de son père divisé entre lui et ses deux frères, a voulu s'agrandir vers l'Ouest et ce fut à nouveau la guerre sanglante: la bataille de Ballon opposa les armées du petit fils de Charlemagne au roi breton Nominoë et eut lieu en 844 sur le territoire de Bains sur Oust.
Mais cela n'est pas fini puisqu'en 850, le fils de Nominoë défia à nouveau les armées de Charles le Chauve et le battit sur le territoire même de l'antique Rieux, au bas de la colline de St Jean la Poterie dans les marais de l'Oust.
Et quatre ans après les Vikings ravageront tous les alentours durant toute une année. On dit que les vikings n'ont pas attaqué l'abbaye car ils ont eu peur d'un terrible orage. On sait que les moines avaient construit leur tour de manière à ce que les Vikings ne puissent les atteindre, on sait aussi qu'ils ont fui dans la forêt de Brocéliande pour se cacher à Plélan le Grand.
Quand le clerc Usuard nous raconte la fondation de l’abbaye:
Le pauvre Conwoion, qui se trouve en plein milieu de toutes ces batailles avec ses moines, comment a-t-il fait pour édifier son abbaye de manière à ce qu'elle soit déjà si puissante trente ans après pour tenter les Vikings?
C'est un grand chef, notre Conwoïon. Alors comme ancien juriste, il sait que son pays a besoin de la protection des plus grands. Je vous ai déjà dit qu’il ne s’entendait pas très bien avec les empereurs car il était trop breton, donc il résolut d’aller à Rome voir le pape pour rendre bien solide son abbaye et du même coup l’église bretonne.
Il réussit, tenez -vous bien, à obtenir de ce dernier qu'il fasse consigner l'histoire de notre petit pays dans les chroniques du Vatican. Ces chroniques ont été écrites par un clerc du nom de Usuard.
Et voilà comment l' histoire de Redon et de sa fondation est conservée précieusement dans les caves du Vatican. Et devinez, vous pouvez la lire sur Internet! Il suffit d'un clic, cela s'est vraiment magique!
Ecoutez bien les enfants je vous lis l'histoire telle qu'elle a été écrite par le clerc de l'empereur:
«Le saint voyant son monastère fort établi, songea à avoir un corps saint pour son église et pour cela il alla à Angers avec deux de ses confrères Hildemar et Lonhémel et s'étant logé au faubourg chez un saint homme nommé Hildevant, il demanda comment il pourrait y emporter l'un des corps saints qui étaient en cette ville... Il (Hildevant) lui donna le moyen d'enlever le corps de St Apothème évêque d'Angers qui était en l'église de son nom ».
Usuard a écrit la suite : « D'Angers il le porta jusqu'à Langon, où les moines de Redon le vinrent quérir en grande cérémonie et le placèrent au fons oriental de leur église de St Sauveur »
Et voilà , les enfants Conwoïon qui est aussi moine a fait tout ce qu’il fallait pour rendre son abbaye plus que solide, il lui a donné une relique (une relique c’est un morceau du corps d'un saint mort de préférence martyr, au début du christianisme.) qui va attirer sur l’abbaye et tous ses habitants la protection de son Dieu.
Et tant pis, si ses moines ont employé de bizarres moyens pour s’en emparer !!!
